août

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Le chant de Nang Soumountha
Où es-tu donc mon grand roi , toi qui m’as ravie
Et m’as emportée dans ton palais par amour ,
N’entends-tu pas Sinxay m’entrainer au pays ?   
Où chasses-tu donc mon ogre ? Viens à mon secours , 
Je ne peux plus les retarder encore longtemps ! 
Je feins d’oublier tantôt ma ceinture d’or , 
Tantôt mes colliers de perles , mon peigne d’or ,  
Tantôt mes boucles d’oreilles bleues de diamants  
Offertes le jour de nos noces de mousseline !
Où dors-tu donc , mon homme ? Je t’ai tant détesté , 
Je t’ai tant aimé , comme jamais femme n’a aimé !
Mon coeur me dit de rester , mon sang de rentrer ! 
Réveille-toi , viens ! Je ne suis pas une héroïne ! 
Dis-moi , mon grand amour , si je dois te quitter ? 
“ Etre ou ne pas être : telle est la question “ W.S
Koupranom Abhay 



 NB : 1 – Nang Soumountha , la belle princesse de Muong Pengchan ,
était kidnappée par Yak Koumphanh roi des ogres de Muong Anolat ,
et ils avaient fini par avoir ensemble une fille nommée Sidachanh mariée
au roi de Valunnalat .

2 – Le sonnet , le chant de Nang Soumountha , montrait exactement le moment
où Nang Soumountha allait être délivrée par Sinxay et elle appelait Yak Koumphanh ,
son mari , absent pour longtemps (a) , à son secours .
(a) La légende voulait que Yak Koumphanh faisait toujours le contraire
de ce qu’il promettait , s’il vous assurait un retour rapide de ses escapades ,
c’est qu’il allait rentrer dans très longtemps , des années .
3 – Commentaire sur le thème du sonnet :
Nang Soumountha n’était pas du tout sûre de ses sentiments ni de ses désirs
au moment de quitter le palais de Muong Anolat . Rentrer ou rester était
son gros problème que j’essaie de vous faire ressentir dans ce sonnet .
Elle était prise entre deux exigences sentimentales aussi fortes l’une que l’autre ,
entre le besoin fraternel de revoir son frère le roi Phagna Kousarath ,
de se ressourcer dans son royaume , et l’amour de plusieurs décennies
qu’elle portait à son mari , Yak Koumphanh , qu’elle pouvait imaginer malheureux
et effondré si jamais elle devait le quitter . En d’autre termes , elle n’était plus seulement
la (belle Hélène de Troie) kidnappée , elle était aussi la femme aimée et aimante
 qui avait donné une fille à son mari d’où le dilemme et la citation de W.Shakespeare
 à la fin du sonnet , To be or not to be , telle est la question .
4 – Thao Pangkham qui avait écrit son oeuvre Sinxay au milieu du XVII ème siècle ,
gravant les lettres dans son île comme l’avait écrit Nhouy Abhay ,
aurait pu rencontrer W. Shakespeare mort en 1616 .

"Joyeux anniversaire à mon frère et cousin germain
Sannya Abhay pour ses 71 ans heureux ,
en bonne santé et aimé toujours"

Koupranom et Tianesavatdi Abhay

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