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Les Vietnamiens du Laos, entre ténacité et fortune

{mosimage}Au sein de la communauté des Vietnamiens du Laos, nombreux sont ceux qui évoluent dans les affaires. Quelques années auparavant, ils étaient à la tête d'un petit commerce qui s'est transformé au fil du temps en une affaire florissante pesant aujourd'hui des milliards de dôngs.
De nombreux Viêt kiêu implantés depuis longtemps au Laos affirment que plusieurs de leurs compatriotes figurent parmi les plus grandes richesses de ce pays.

Là, on pourrait s'attendre à trouver des hommes, force est de constater que ce sont bien les femmes qui ont le mieux réussi. Habiles commerçantes, des Vietnamiennes du Laos possèdent de grands hôtels, magasins, compagnies, fermes… Si à Pakse, Lê Thi Luong et Dang Thi Ly sont considérées comme les femmes les plus riches du Laos, Nguyên Thi Hon à Vientiane n'a pas grand chose à leur envier. Perspicaces et inlassables travailleuses, toutes ont fait fortune en partant de rien.

Nguyên Thi Hon est née à Vientiane dans une famille pauvre originaire de la province vietnamienne de Ninh Binh (Nord). Petite, elle a dû abandonner ses études pour faire des travaux ménagers dans un restaurant. Par la suite, elle était devenue marchande de légumes puis de soupe. Une vie pénible et sans grande perspective. Sauf que la jeune femme était intelligente et attentive. Fréquentant les stations d'autobus, elle a réalisé l'importance des déplacements inter-provinciaux. À la sortie de la guerre, le réseau du transport routier lao était de mauvaise qualité. Mme Hon s'est donc lancée dans l'aventure en investissant toutes ses économies dans un bus d'occasion qui desservait les provinces du Nord du Laos. Dix ans d'épargne d'une marchande ambulante de soupe pour sa dernière chance. En 1996, elle a créé une compagnie d'autocars pour les lignes transnationales et est devenue propriétaire d'une station de bus dans le centre de Vientiane. Mme Hon possède aujourd'hui une cinquantaine de véhicules, dont la moitié sont des bus modernes à étages. Ses biens sont estimés à des centaines de millions de dollars. Une destinée improbable, marquée par le caractère bien trempé de cette femme qui est restée, malgré le succès, très humble.

La relève est assurée
De nombreux Vietnamiens nés dans les années 1970 et 1980 ont pris la relève de leurs parents, perpétuant une tradition qui veut que les Vietnamiens du Laos soient travailleurs, dynamiques et créatifs. Ce sont des Vietnamiens de la 3e, voire 4e génération, nés dans ce pays. Ils gardent toujours un profond attachement pour leur langue maternelle et sont les gardiens de la culture millénaire de leurs ancêtres.

Sorti de l'École polytechnique du Laos, Nguyên Khac Phong aurait dû être un brillant ingénieur dans une grande entreprise. Mais une fois diplômé, le jeune homme s'est lancé, en partenariat avec ses amis, dans le business en ouvrant un hôtel à Vientiane et une boutique d'or dans le marché de Sáng. Il investissait également dans l'immobilier. En seulement 5 ans, Phong s'est bâti une petite fortune et est propriétaire de quelques maisons dans la capitale lao. "Les jeunes Vietnamiens du Laos sont très perspicaces dans les affaires commerciales," observe-t-il.

Pour sa part, Lê Van Luân, 26 ans, Viêt kiêu de Pakse, a mené un MBA en Grande-Bretagne. Il est actuellement patron d'un groupe économique possédant 2 compagnies touristiques, 4 hôtels et 2 entreprises d'import-export de meubles en bois, de poissons marins et d'objets en plastique. En seulement 3 ans, Luân a doublé ses fonds et se prépare à ouvrir de nouveaux hôtels à Savannakhet pour accueillir les touristes vietnamiens et thaïlandais. Si le Laos lui a offert la fortune, lui et sa famille n'en oublient pas le Vietnam. "Même si je suis né ici, mes parents m'ont appris à préserver les mœurs et coutumes vietnamiennes ainsi que notre langue maternelle. Ce sont mes racines," conclut-il.

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