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Boun That Louang
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ຮູບແຕ້ມ ບຸນທາດຫລວງ – Tableau Boun That Louang (Marc Leguay) – Photo de Philippe Drillien

Le “Boun That Louang”
 Etait le nom que nous avions donné au tableau 
Que Marc Leguay avait peint spécialement pour Kou Abhay, 
Son ami, son soutien et en même temps son oncle par alliance. 
Le tableau était destiné par ses dimensions à décorer 
Le grand mur de la salle à manger de la maison, 
Sise face à l’avenue du Lan-Xang, 
Et face à la Poste Centrale,
Bordée sur la gauche par la rue du Khou Vieng, 
Nom actuelle : – rue Khoun Boulom,
Et sur la droite par la rue Bartholonie 
Qui continuait toujours à relier la grande avenue 
De la capitale à la place du That Dam.
On l’appelait le Heuane Ko’ du TalatSao*,
Pour le distinguer du Heuane Ko’ de Muong Khong, 
L’actuel occupant était l’agence française de développement.

A cette occasion, 
Marc Leguay avait peint sa femme Nang Sengdeuane, 
Au centre du tableau le Boun That Louang, 
Elle était une descendante, arrière-petite-nièce, 
De Nang Naly , la grande soeur Thao Souvanh 1886-1898
Qui était père de Thao Khamsène 1908-1926
Et donc grand père paternel de Kou Abhay . 
Marc Leguay avait immortalisé notre héroïne de profil 
Sur le tableau et elle tournait la tête pour nous regarder,
Droit dans les yeux, she look straight in the eyes,
Soucieuse, elle semblait à chaque fois que je la regardais,
Me demander : – ça va, cher cousin ? 
- Oui, merci, pour l’instant, tout va très bien . . . 
Elle déambulait avec ses enfants au milieu des marchands 
Et des festivaliers de la foire du That Louang 
Peint majestueux et raffiné en arrière plan, 
Aérien et léger malgré le poids des pierres et de l’histoire, 
Trois palmiers et deux éléphants harnachés d’un howdah 
Rustique et traditionnel et leurs cornacs sur la droite,
Arrivaient à peine à équilibrer l’ensemble 
Dans une harmonie de couleurs et de formes.
 A l’échelle du monde, 
Cette histoire semblait exotique et inhabituelle, 
Mais elle était mienne autant que le tableau Boun That-Louang 
 Etait à ma famille et j’avais envie de la raconter,
 De me souvenir de ces moments heureux et créatifs, 
Et en même temps de dénoncer les vols des tableaux 
De Marc Leguay et des nôtres, ces tableaux méritaient 
D’être relevés et conservés au pays comme étant un moment 
Des arts picturaux laotiens et à tout jamais de rester 
Au pays du million d’éléphants.
 Marc Leguay 
Etait marié avec Nang Manh, en première noce, 
Elle était la fille de l’émissaire envoyé par Kou Abhay 
Pour secourir le peintre perdu dans l’île de Som, 
Seul et en difficulté et le ramener à Khong.
A ses débuts sa peinture était encore maladroite,
Des craquelures dans la toile et des couleurs trop pâles, 
Mais après le décès de sa première femme, 
Son remariage avec Nang Sengdeuane allait affirmer son art. 
En même temps qu’il eût trouvé son amour,
Il découvrit sa muse, sa Joconde 
En la personne de sa nouvelle femme, la première laotienne 
A devenir une source d’inspiration 
Pour un artiste peintre de renommé international. 
Nang Sengdeuane était partout représentée, 
Dans la plupart des tableaux de Marc Leguay, 
Embobinant les fils de soie dans les navettes,
Coiffant sa nièce ou vannant le riz de ses impuretés,
Des fois souriant et portant une gerbe de riz moissonnée,
Ou simplement de profil juste pour montrer,
Sur des timbres de plusieurs prix et de couleurs,  
Une laotienne adorable avec son chignon et quelques bijoux,
Une écharpe tissée à l’ancienne autour du cou,
Ses enfants jouant de la flute, du xylophone en bois
Ou se promenant avec sa mère au milieu des forains
Dans la fête du Boun That Louang, 
Le seul tableau que Marc Leguay l’eût peint  
Pour que sa famille trônât pour toujours dans le salon 
De l’homme qu’il respectât le plus au monde, 
Thao Kou Abhay
Qui avait dix huit ans de plus que lui,
Et avec qui il pouvait compter en toutes circonstances 
Et sur toutes les questions de la vie et du monde,
Ou simplement de venir à tout heure, 
Et à pied de sa maison côtoyant le petit lycée de Vientiane,
Rendre visite à son ami de toujours, 
Boire et discuter en se chauffant au feu de bois 
Dans le jardin du Heuane Ko’ TalatSao*de Vientiane.
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La rencontre de Kou Abhay avec Marc Leguay 
N’était pas fortuite, 
Le destin avait voulu sans doute doter le Laos 
D’un grand peintre et il avait conduit les pas de ce Falang, 
Dans ces paysages idylliques des quatre mille îles, 
Vers cet autochtone cultivé et amoureux de son pays, 
Au point de laisser tomber une vie agréable à Vientiane, 
La capitale du royaume du Laos, 
Pour se consacrer comme Joachim Du Bellay, 
Après “un beau voyage”, 
Etait retourné “Vivre entre ses parents le reste de son âge”, 
Dans son tout petit village de Khong au bout du monde,
Une belle histoire d’amour, de volonté et de générosité,
L’un quittant les lumières de la grande ville 
Pour se perdre dans ses îles 
Et l’autre oubliant sa douce France  
Pour accoster et déposer ses bagages en confiance 
Dans ce coin perdu et dans ces paysages merveilleux
Qui a vu naitre et prospérer le président Khamtay Siphandone
Et bien d’autres hommes et de femmes talentueux 
Au service du pays et de la vie civile au Laos. 
Mais en juillet 1947, Tiao Souvannarath, 
Le premier ministre du 2è gouvernement du royaume du Laos 
Et frère de Phetsarath, arriva en avion à Paksé,
Il avait l’intention de ramener Kou Abhay à Vientiane, 
Je dis bien le ramener 
Pour ne pas dire l’arracher de ses racines ancestrales, 
Car Kou Abhay à la différence des autres personnalités Lao,
Son ambition première se limitait à s’occuper au mieux 
De la population Lao du sud qui le respectait
Et de rester à un jet de pierre de sa ville natale Khong. 
A ce propos, 
Mon beau-père Chau Vath Nokham avait dit : 
“ Thao Kou Abhay aurait dû être décoré du prix Nobel de la paix 
Au lendemain de la fin de la deuxième Guerre Mondiale,
Il était l’homme qui avait su sauvegarder la paix
Entre les Lao de toutes origines et les puissances étrangères
Dans la région  de Champassak et de Paksé”. 
Kou Abhay quittant Paksé,
Muong Khong se vidait, 
Tout le monde partait, 
Et Marc Leguay faisait de même,
Avec femme, enfants, pinceaux et pénates, 
Ils montaient tous à Vientiane comme on montait à Paris,  
Et tous les amis d’alors se retrouvaient à accrocher ensemble 
Le tableau Boun That Louang au mur de la salle à manger …
Epilogue
Le destin allait frapper dans les années soixante,
 D’abord Nhouy Abhay et un an après, malade, 
Kou Abhay allait tirer sa révérence en 1964,
«Le sage» du royaume allait disparaitre,
Une énigme pour Jean Deuve qui me demandait,
En vacance dans sa maison à Donville les bains,  
Comment mon père se faisait-il une réputation de sage,
Je lui disait simplement qu’il ne demandât jamais rien pour lui,
Une attitude rarissime  mais vraie dans ce monde en devenir, 
Il n’était jamais en quête d’un poste ministériel ou administratif
Il n’était jamais jaloux de qui que ce soit,
Il n’avait jamais rien sollicité, ni le titre de Phagna, 
Titre de noblesse Lao octroyé par le roi à un dignitaire méritant,
Si bien qu’il continuât à signer Thao Kou Abhay always, 
Sauf à l’âge de soixante ans, 
Il n’avait pas oublié de réclamer sa retraite refusée, 
Il était président du Conseil du roi 
Et tous ses conseils étaient pour le meilleur au Roi, 
A son pays, à ses amis et à tous ceux qui lui demandaient, 
Sans jamais rien demander en retour
Jusqu’au jour de sa mort le 6 avril 1964, précisément, 
Et depuis le ciel du royaume du Laos
Ne n'était plus le même, un monde venait de s'écrouler ,
Marc Leguay 
Allait, lui, se retrouver dans le désarroi 
Et dans des difficultés d'ordres sentimentales et familiales,
Qui n’avaient rien à voir avec leurs amitiés sincères, 
Généreuses et simples, au-dessus de toutes les hypocrisies, 
La détresse de Thane Leguay
Le poussait même jusqu’à le dévier de sa peinture initiale, 
Il avait adopté une autre forme de peinture 
Jusqu'à son décès en 2001 en Thaïlande,
Seul mon cousin Sannya Abhay était présent à ses funérailles.
J’aime la peinture de Marc Leguay, 
Sans jamais arriver à reproduire ses couleurs 
Qui reflétaient si bien le soleil et les ombres colorées,
Avec toujours sa femme au centre de l’édifice, 
Tout du moins pour la période Marc Leguay,
 « Le peintre du Laos »,  
Il n’ y avait pas de composition en clair obscur
A la façon des maîtres de la peinture occidentale,
Tout était visible, clair et adorablement simple,
Sans provocation,
Sans non plus les fantaisies de Gauguin,  
Mais avec le génie qui lui était propre
Et qui seyait si bien à la vie et à la mentalité laotienne,
Généreuse et ouverte à tout vent,
 Avec ses jaunes étincelants mariés avec des nuances de violets,
Et les bleus, et les blancs, et les marrons 
Et même les verts si difficiles à contenir et à mélanger
Trouvaient sa place dans la chaleur et l’air frais 
Du royaume du Laos et des villes laotiennes
Ombragées, couvertes d’arbres centenaires et de verdures,
Parsemées de maisons en bois rustiques, de paille et de chaume,
Habitées par des hommes et des femmes aux couleurs de la terre
Qui vous souriaient d’abord avant de vous demander :
- “Avez-vous déjà mangé ?”
Au Lycée Pavie de Vientiane,
Marc Leguay était mon professeur de dessin, 
Et le «Boun That Louang» berçait mon enfance
De ses couleurs chaleureuses et sa composition atypique, 
A une époque où tout était à construire et à inventer,
Il avait placé les palmiers éternellement à côté du That Louang, 
A tel point que je ne pût imaginer 
Voir le That sans les palmiers, comme on ne pouvait plus 
Peindre les quais de Vientiane sans les fleurs rouges 
Des flamboyants longeant le Mékong, 
Difficile aussi de barbouiller un tableau du That 
Sans les vieilles pierres plusieurs fois centenaires 
Et de toutes les couleurs, 
Surmontées d’une élégante flèche en bulbe 
Scintillant d’or
Qui batifolait dans le ciel bleu avec les nuages immaculés, 
Je n’oublierais pas non plus 
Le tableau perdu ou volé nommé Agentas, 
Voulu par notre père, dessiné et peint par Kouprasong 
Dans l'atelier de peinture du maître à NongBouaThong,
Mais terminé et signé par Marc Leguay lui-même,
Et deux petits portraits de mes grand-parents.  
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Le Boun That-Louang, 
Etait le plus beau des tableaux
A mon avis, évidemment, 
Notre héroïne était trop belle et son regard était éternellement 
Amical et familial, et des fois, elle semblait me poser 
Des questions avec ses grands yeux amandes 
Qui se fixaient sur moi, rien que sur moi, 
Je l’avais cru ainsi, en ce temps là , 
Pour me chuchoter, je ne savais plus exactement quoi, 
Un secret sur le That Louang ?
Le beau mausolée aux formes si pures et si justes 
Qu’il avait fallu aux architectes français 
De refaire deux fois la flèche avant qu’elle ne retrouvât 
La finesse de ses lignes ancestrales 
Telle que le roi Say-Setthathirath l’avait voulu,
Le That Louang était érigé   
Au-dessus d’un vieux Stupa du roi Sri ThammaAsokaraja, 
Contenant une relique Sariradhatu du Bouddha,
En 1825,
Le Siam en induisant Tiao Anou à la liberté,
Le conduisait à une défaite terrible,
Rama III en profita pour raser Viengchanh de fond en comble 
Mais il avait oublié de démolir le That Louang,
Francis Garnier avait dressé le plan du monument en 1867,
Pendant que Louis Delaporte l’avait dessiné
Et il avait gardé ainsi la vraie image de l’originale, 
Les Hos 1873 avaient saccagé et détruit sa flèche pour le piller,
Morin l’avait refaite mais sans le dessin de Delaporte, 
Et en 1936 Louis Fombertaux avait restaurée 
Et avait rendu intacte, 
La beauté et l’élégance ancestrale du That Louang.
Phagna Inpèng Suryadhay avait écrit dans son livre, 
«BanKhonhKhoy» : – Mon pays ou Mon village, 
Une anecdote nous liant à cette histoire du That Louang,
Thao Kènkham, fils de Thao Simuong 1826-1850,
Décédât en 1886 à Nongkhay, 
Il commandât une garnison luttant contre les Hos. 
Traditionnellement 
La fête du That Louang commençait
En même temps que les cérémonies pour honorer Vientiane, 
Dont le nom exact en tant que capitale du Lan-Xang était :
 -*Pranakhonechanthabouri 
  Srisattanakkhanahout      Outamarajthani*,
La fête débutait le 14e jour de la lune croissante du 12e mois,  
Et en 1991, le That Louang était devenu l’emblème nationale
De la République Démocratique et Populaire Lao. 
Marc Leguay était le peintre du Laos, 
Reconnu et admiré internationalement au même titre que 
Paul Gauguin était le peintre de Tahiti et des îles Marquises,
 Marc Leguay était arrivé en Indochine, 
Au mois de mars 1936, en mission de trois mois, 
Mais d’aventure en aventure, en allant au bout de sa route, 
D’abord en voiture puis en bateau et pour finir à pied, 
Il finissait par s’échouer dans l’île de Som. 
Il était seul, en difficulté et sans doute imbibé d’alcool 
Et sans domicile, il était démuni et taquiné par les enfants 
Du village de Sala qui lui lançaient des boulettes de boue
 En le traitant de «Falang Khi*Tom», le blanc boueux. 
Cette histoire était véridique, ma mère me l’avait racontée, 
“Thane Leguay”, comme elle le surnommait 
Avec un titre honorifique Lao, 
Avait été secouru, ce jour là, dans ce village, par son mari,  
Kou Abhay, qui avait dépêché un homme de son entourage 
Pour le ramener de l’île de Som à Muong Khong, 
Et depuis, Marc Leguay était devenu un enfant des îles, 
Car Kou Abhay, comme à son habitude et à son grand coeur,
Avait pris Marc Leguay sous sa protection et non l’inverse, 
Et lui avait donné tous les  soutiens nécessaires 
A son établissement dans l’île de Khong, 
Le berceau des familles de Sithandone depuis plus de trois siècle 
Depuis que Prakhou Khi* Hom et Chan Houat le patriarche 
Avaient fondé la ville de Muong Khong en  l’an 1708. 
L’esprit des îles,   
Cet esprit était attachant, charmeur et subjuguant, 
Il vous séduisait dès votre naissance
 Jusqu’à vous lier corps et âme, et pour toujours à cette terre, 
La croyance populaire dénonçait le cordon ombilical
Qui vous ancrait à l’endroit où vous l’aviez enterré, 
Je pense plutôt qu’il venait des tréfonds de notre histoire,
De nos parents, de nos grand-parents et de la famille 
Qui nous apportaient l’amour et le réconfort, 
Il venait de nos amis et des endroits vécus heureux 
 Et pour des riens des fois mais c’était si bon
De se rappeler de ces temps passés,
Sanctuaire de mémoire 
Enfouie dans un coin de notre coeur
Qui nous envahissait et qui nous appelait au retour,
Kou Abhay avait cette nostalgie prégnante, 
Il ne pouvait pas vivre ailleurs sans se morfondre et s’ennuyer 
A rêver de rentrer dans ces îles paradisiaques 
Où Thao Pangkham gravait au poinçon son oeuvre Sinxay 
Sur les feuilles de latanier d’après Nhouy Abhay,
Kou Abhay gagnait pourtant bien sa vie à Vientiane 
Et il était bien considéré,
 «Thane Commis», disait de lui avec égards
MèThao Chansouk Anoulack, 
Grand-mère de ma chère Chau Tiane Savatdi Nokham, 
 Oui, il préférait Muong Khong et nulle part ailleurs, 
Il avait fini par se faire muter chez lui
Dans son patelin,
En tant que maire de Muong Khong en 1929, 
Ville tout au sud du Laos où il était né le 7/12/1892,
Et où il avait fait l'école primaire des bonzes, 
Les écoles secondaires à Saigon, 
A Phnom-Penh, à Joinville-le-Pont 
Et à l’école commerciale du Havre 1913-15, 
Il avait donc sa licence à 23 ans, belle performance,
Quand on savait qu’il était le troisième Lao diplômé, 
Après le roi Sasavang Vong, école coloniale de Paris 1901, 
Tiao Phetsarath même école que le roi 1905-1908,
Thao Kou Abhay en 1915, 
Phagna KhamMao Vilay école de commerce de Dijon 1916,
D’après Jean Deuve dans son livre d’histoire : 
«Le royaume du Laos 1949-1965»,
Il fallait attendre les années 1930 pour voir revenir
Savang Vatthana diplômé de science politique
Qui allait s’occuper d’établir l’indépendance du royaume
Souvanna Phouma, 1931 ingénieur des travaux publiques,
Allait restaurer Vat-Prakeo*en ruine et achever le royaume,
Nhouy Abhay 1932 licence ès lettre à la Sorbonne,
Souphanouvong 1936 ingénieur des ponts et chaussées, 
En ce temps là nous n’avions pas grand monde, 
Les diplômés se comptaient en tout et pour tout, 
En deux fois sur quatre doigts de la main 
Et sur plus de trente ans,
Les places étaient rares et elles se payaient chères
Ma mère m'avait dit que son mari partageait son salaire 
En trois parts, une pour son frère étudiant à Paris, 
Leur père étant mort en 1926,
La deuxième pour construire lui-même le Heuane Ko’
En économisant et en choisissant une à une les briques,
Il avait mis plusieurs années pour le terminer,
La troisième pour elle et pour l’entretien de sa maisonnée,
Mais ma mère allait diviser sa part encore en trois, 
La première était pour elle, 
La deuxième pour aider sa belle-mère,
Et la troisième pour une de ses belle-soeurs non mariée,
La solidarité et la fraternité n’était pas un vain mot, 
Chez nous, dans nos îles, 
Chaque génération native des îles de Sithandone
Apportait sa contribution et son savoir faire au pays,
 Chaque génération avait la volonté de réussir
Dans le respect des autres
Et elle allait jusqu’au bout de leur rêve, 
Elle n’avait de limite que le temps de leur vie 
Elle ne se plaignait pas
Ni du beau temps ni de la pluie,
Il en fallait de tout pour faire un monde
Chaque jour amenait son bonheur et aussi ses peines, 
La vie était trop courte pour rester à ne rien faire,
Le Heuane Ko’ était devenue un musée national 
Avec tous ses souvenirs, 
Ses meubles, son jardin, son étang et ses fleurs de lotus, 
Avec le kiosque en bois du Sala-Nong,
Il ne restait plus qu’à mettre 
les tableaux de Marc Leguay dans le Musée 
Pour donner les couleurs de la peinture 
A la beauté paradisiaque des îles de Sithandone 
Comme Paul Gauguin dans les îles Marquises,
Koupranom Abhay
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