A ma grande soeur ,
Nang Phiè Boun-Nhong fille de Thao Kou Abhay
Mariée à Phagna Sisavath Souvanlasy
Née le 30 Juillet 1924
Disparue le Jeudi 28 mars 2013
Je veux crier mon désarroi
De te voir partir sans retour ,
Le coeur lourd , la blessure en toi
Vivace , quittant tout pour toujours !
Il fut un temps , trente huit ans ,
Délaissant ta chère île en pleurs ,
Tu fuyais les rouges d’antan
Pour reconstruire ton bonheur
Sur la terre bénie de France ,
Tu avais montré ta résistance ,
Donné ta Liberté à tant
De gens et à tous tes enfants !
Personne n’avait démérité,
Nous avions retrouvé la voie
De l’honneur, du succès et de la foi,
A l’instar de Chan Houat bien né,
Trois siècles d’histoire,
De son bon fils Adgna Sithat ,
De sa lignée, Thao Thao, Thao Mao*,
Thao Ma°Noy*, Thao Simuong, Thao Phim,
Thao Souvanh, Thao Outhèn, Thao Khamsène,
Et Thao Kou Abhay, ton cher père,
Tu lui étais dévouée et son bras droit,
Ayant perdu Nang Phiu, ta mère,
Fille ainée de MèThao* Khamkone
Et Gna Pho’ Khampheng Sananikone.
Oui , ma chère soeur!
Le temps, comme le carrousel
De l’histoire, tournait, tournait ,
Irrémédiablement, changeait,
Changeait sans doute éternel,
Odoacre avait trahi Rome,
Le destin voulait notre exil,
Et tu avais fui le pogrom,
Et les grandes forces hostiles.
Tu vas rejoindre ton mari,
Phagna Sirisombat Phanisakane
Sisavath Souvanlasy,
Souvanh du nom de notre arrière grand-père,
Southasy du nom de la petite soeur de notre grand-père.
Et tu vas revoir ta belle-mère,
Nang Khamtanh,
Courageuse et pleine de charité,
Telle une grande capitaine
Elle était la dernière à quitter le Royaume,
En juillet 1981,
Elle arrivait à Roissy Charles De Gaulle
Avec le passeport de la République Lao,
Sa fille Nang Boun-Nhune la suivait pas à pas.
Ma chère soeur !
Sur la route de Phou Noy*enchantée,
Ne laisse pas les Yaks t’enivrer,
Ni les esprits malins te troubler,
Va tout droit, suis Marc Leguay,
Rejoins nos ancêtres,
Ils t’attendent, solennels et brillants,
Au milieu des MoLam chantant
Les épopées de Nang Soumountha
Quittant sonYak-Koumphanh, hagard !
Je ne peux éviter de souffrir,
De pleurer et de prier,
De penser à toi et à ma mère,
Et à tous ceux qui ne sont plus là,
A PaMali, à Loung Ko, à PaManiso,
A Loung Dam, à Ya Ao Kheuab, à Loung Kikeo,
A Pa Onekeo, à YaSeun, à AyPhou,
A AyKeo*, à Nabao Khim, à AyGueun,
A Loung Inpeng, à Pa Lay, à Loung Binh,
A PaPheua, à dr Souligno, à Ay Vong,
A Thao Pid, à Nang Pèk, à AyMone,
A Pa Phieng, à Kouphalack, à Rasmi,
A Loung Kou, à Thao Phet, à A Kim,
A Euille Sguieb, à Euille Lane, à Nang Zette,
A dr Khamsay, à Loung Choung, à Ay Chi,
A Pa Chanthay, à Pa Lèn, à Thao Phat,
A Gna Souvanthong, Mê Ouane,
A Mam Louise Eric, à Pa Seng, à Ay Khamtanh,
A Ay* Koukham, à Soulignong , à Ta-Dam .
Et à toutes celles et ceux qui nous avaient quittés au pays
Et à toutes celles et ceux dont je n'ai pas cités leurs noms ici,
Je dépose dans ce poème libre, sincère et fraternel
Leurs souvenirs inoubliables que je veux graver éternels .
ທັມມະບົທ ບົດອັນປະເສີດ :
- ອັຕຕາ ຫິ ອັຕຕະໂນ ນາໂຖ
ຕົນ ເປັນທີ່ເພິ່ງ ຂອງຕົນ .
On est son propre refuge .
Self is the refuge of self .
Koupranom Abhay
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